Evasion fiscale : la chasse aux fraudeurs commencerait-elle à être efficace ?

Fraude-FiscaleSuite à la publication du livre-enquête de Xavier Harel ("La grande évasion, le scandale des paradis fiscaux"), ARTE a réalisé le 22 juillet dernier une émission choc : " Evasion fiscale : le hold up du siècle ".

En réponse à cette émission Michel Sapin vient d'allumer un contre-feu avec son annonce du jour relayée par tous les médias : la régularisation des quelques 30 000 détenteurs de comptes illicites qui se sont spontanément faits connaître va rapporter 1,8 milliards € au budget en 2014.

Réjouissons-nous donc de cette nouvelle qui satisfait à la fois notre souci d'équité et la recherche de moyens financiers supplémentaires enfin cherchés ailleurs que dans les poches des contribuables ordinaires que nous sommes.

Réjouissons-nous mais restons vigilants. Car, si l'on en croit l'enquête réalisée par le Sénat et dont les résultats viennent d'être publiés (voir le site du Monde par exemple), ce sont au moins 50 milliards € qui restent à récupérer (50 milliards d'impôts dûs par les fraudeurs !). Antoine Peillon, auteur d'un livre sur le sujet ("Ces 600 milliards qui manquent à la France. Enquête au cœur de l'évasion fiscale" - Le Seuil 2012), parle de près de 150 000 fraudeurs qui détiendraient quelques 600 milliards € sur des comptes offshore à l'insu du fisc français. Une simple règle de trois montre que nos 30 000 repentis sont du menu fretin (avec des comptes de 1 million € en moyenne) au regard de ces 150 000 gros poissons (qui détiendraient en moyenne 4 millions €).

La bonne nouvelle, c'est que la chasse aux fraudeurs prend de l'ampleur, y compris au niveau mondial, puisque tous les pays subissent ce fléau et que, par les temps de disette financière qui courent, il faut bien se résoudre à exploiter cette mine d'or.
La récente mise en examen de la banque suisse UBS pour blanchiment aggravé de fraude fiscale (une caution de plus d'un milliard € lui a été imposée) dans une affaire de démarchage de riches clients invités à ouvrir des comptes non déclarés en Suisse, en est un épisode emblématique.

 

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