Europe : où est la troisième voie ?

Si la perspective d’une véritable fédération européenne enthousiasmait les foules, si les « États-Unis d’Europe » pouvaient être présentés comme un idéal à atteindre, les rudes chemins de la solidarité seraient plus faciles à gravir qu’ils ne le sont aujourd’hui.

L’Europe arrive au terme d’un long simulacre et paye le prix d’une volontaire ambiguïté. Ainsi, les partisans de la monnaie unique n’ignoraient pas que, faute de politiques budgétaire, fiscale et sociale harmonisées, l’euro serait de fragile constitution. Cependant, comme ils n’avaient pas la possibilité de faire « tout à la fois », ils se sont persuadés que les difficultés à venir transformeraient leurs espoirs en nécessité.

Une récente couverture de The Economist présente la situation actuelle comme un carrefour entre l’éclatement pur et simple de l’Europe et la création d’un « super Etat ». La question est quand même posée d’une éventuelle troisième voie. C’est précisément ce que cherchent les chefs d’Etat et les Premiers ministres de la zone euro. Tant bien que mal, ils colmatent leurs divergences et s’efforcent d’esquisser les contours de ce que Pierre Moscovici, nouveau ministre français des Finances, dénomme une « intégration fonctionnelle » pourvue d’institutions minimales susceptibles d’assurer le bon fonctionnement de l’Union monétaire.

C’est du cahin-caha, une sorte de marche forcée pour sortir de la boue. Il va falloir beaucoup de créativité politique pour que le rapprochement partiel des vieilles nations d’Europe puisse être considéré comme un modèle que les non Européens admireront et que les Européens, du coup, se mettraient à aimer ... Les acteurs aiment toujours la photo que le public préfère.

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