Etats-Unis/Russie : mésentente de moins en moins cordiale

071127-BushPoutine.jpgQuatre anciens ambassadeurs américains à Moscou et cinq anciens ambassadeurs russes à Washington ont jugé nécessaire de lancer un appel en commun. Une telle démarche est extrêmement rare. Elle montre que les signataires jugent la situation grave et estiment que l’actuelle détérioration des relations américano-russes comporte de sérieux dangers.

Il est normal, selon ces diplomates, que des grandes puissances aient, sur certains sujets, des points de vue différents. Il ne faut pas, pour autant, que l’accessoire cache l’essentiel, c’est-à-dire la nécessité de maintenir un partenariat stratégique.

Les signataires prennent soin de ne pas faire explicitement référence à la polémique concernant les boucliers anti-missiles que les Etats-Unis se proposent d’installer en Pologne et en Tchécoslovaquie. L’oubli est manifestement volontaire car la militarisation de l’espace est un sujet crucial. Poutine a clairement fait savoir que si, dans ce domaine, la Russie se trouvait prise au piège, elle trouverait des moyens de rétorsion. Les anciens ambassadeurs, hommes d’expérience, s’en inquiètent. Ils savent  que, dans le monde actuel, les poudrières ne manquent pas et que les tentations sont grandes d’allumer certaines mèches. Ils craignent l’escalade.

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Commentaires

La détérioration des relations américano-russes est en effet préoccupante, surtout pour l’Union Européenne.
Mais examinons quels sont les facteurs en amont de cette détérioration :
D’un coté, la dérive dictatoriale du régime russe. Les russes n’ont jamais vraiment connu la démocratie, on ne peut pas leur en vouloir pour ça. Mais ils soutiennent massivement Poutine…Là il y a de quoi être inquiets. L’Histoire nous rappelle que la première préoccupation des dictateurs, c’est de monter leur opinion publique contre « les étrangers ». C’est une recette éternelle qui a conduit bien souvent à la guerre.
De l’autre coté, Bush et son clan multiplient les gestes qui fâchent : Ok, l’Iran est (peut être) un risque à terme, mais fallait il raviver la susceptibilité russe en projetant d’installer des stations radars sophistiquées en Tchéquie et en Pologne ? Ces deux pays ne sont pas plus que d’autres sur le trajet d’éventuels missiles iraniens vers les USA, et Bush aurait pu trouver un meilleur endroit pour installer ces stations…

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