Danièle Hervieu-Léger : L'invité du mois de décembre 2005

Directrice d’Etudes ? l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS) dont elle est, par ailleurs, la Présidente, Danièle Hervieu-Léger interviendra, jeudi 15 décembre, sur le thème : "Intégrismes et modernité".

A une époque où beaucoup de "modernes" choisissent leurs croyances ? la carte, certaines personnes éprouvent le besoin se raccrocher ? une identité forte et unique. Qui ? Pourquoi ? Sociologue des religions et Directrice de la publication de la revue Archives de Sciences Sociales des Religions, Danièle Hervieu-Léger tentera de tracer les perspectives d’avenir.

Après avoir travaillé sur les rapports entre engagement religieux et engagement politique chez les étudiants catholiques, D.H.L. a étudié les processus de recomposition utopique des croyances religieuses dans les mouvements anti-institutionnels et communautaires des années 70.

Cette perspective a conduit ? une réévaluation critique de la notion de sécularisation, réarticulant l'analyse de la perte d'emprise des institutions religieuses dans toutes les sociétés modernes et celle des phénomènes contemporains de dissémination des croyances, de prolifération des communautés et de montée émotionnelle du religieux que D.H.L. a analysé dans un certain nombre d’ouvrages, dont : Vers un nouveau christianisme ? Introduction ? la sociologie du christianisme occidental (Paris, Cerf, 1986) et De l'émotion en religion (avec F. Champion, Paris, Centurion, 1990).

La question des rapports entre modernité, mémoire et référence ? la tradition est au centre des travaux engagés sur les formes de religiosité et sur les processus de construction et de transmission des identités religieuses.

Le Pèlerin et le converti. La religion en mouvement (Paris, Flammarion), paru en 1999, propose une analyse des formes contemporaines de la mobilité religieuse (mobilité des croyances et des pratiques, mobilité des identités, mobilité des quêtes du sens). En 2001, La religion en miettes ou la question des sectes (Paris, Calmann-Lévy) poursuit l'analyse de la dérégulation institutionnelle du religieux dans les sociétés modernes et examine - en même temps que les formes nouvelles de la religiosité et de la sociabilité religieuse qui s'y déploient - les implications que ces évolutions comportent pour le modèle français de la laïcité.

Un livre paru en 2003, Catholicisme français: la fin d'un monde (Paris, Bayard), complète cette description de la modernité religieuse, du côté des institutions. Il traite des tendances ? l'affaissement de la culture catholique en France (de l'exculturation du catholicisme), non pas - comme il est habituel - ? partir de la crise des observances et de la transformation des croyances religieuses, mais ? partir des mutations culturelles et sociales (la famille, la consommation, le rapport ? la nature etc.) qui sapent en profondeur l'organisation symbolique modelée, dans la longue durée, par le catholicisme.

DHL poursuit actuellement des recherches sur les ritualités contemporaines, en s'attachant en particulier ? la question de la gestion rituelle de la mort et aux pratiques publiques du deuil dans les sociétés de haute modernité. Une première introduction ? cette réflexion est présentée dans Qu'est-ce que mourir ? (avec J.Cl. Ameisen et E. Hirsch, ? Paris, Le Pommier), publié en 2003.

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