Défense européenne post-29 mai 2005 : plus de coopération et…moins d’intégration ?

L’a-t-on assez remarqué ? A l’unanimité de ses pairs en Europe, le Chef d’Etat-major des Armées françaises vient d’être élu Président du Comité Militaire de l’Union Européenne. Ainsi, des pays qui ont pourtant connu des lignes de fracture aussi marquées que la participation ou non à l’expédition militaire en Irak récemment et, il y a plus longtemps, au commandement intégré de l’OTAN, ont su réunir leurs voix sur la France, qui s’est pourtant la plus singularisée sur ces deux registres….

Et l’on reparle alors des beaux concepts de coopération et de coordination renforcées des moyens de défense européens : Euro-corps franco-allemand en développement, forces européennes bientôt sous commandement allemand en Afrique (une première), etc…Tout cela est bel et bon, mieux que rien, diront certains, mais qu’on ne s’y trompe pas. S’estompent du même coup les ambitions de la déclaration franco-britannique de Saint-Malo, les enjeux d’une véritable politique commune de défense, d’une autonomie volontariste par rapport au « bouclier » américain, d’une intégration qui rejoindrait les avancées anciennes de l’Europe en matière commerciale, économique et monétaire.

Mais est-ce une surprise ? Alors que dans la foulée du « non » français et néerlandais au projet de constitution européenne, les perspectives d’une Europe politique s’obscurcissent et les tentations d’un repli sur soi reviennent – remontée des nationalismes, thématique de patriotisme industriel – il n’est pas étonnant que le plus régalien des domaines marque lui aussi le pas en matière d’ambition intégrationniste…

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