Décentralisation inachevée

Decentralisation.jpgLes grandes démocraties n’autorisent pas le cumul des mandats. La France fait exception et peine à entrer dans la norme. Pour savoir pourquoi, il suffit de lire le rapport sur les finances locales, présenté au gouvernement par Pierre Richard, président du conseil d’administration de Dexia.

Selon ce rapport, « le nombre élevé des échelons d’administration locale est un facteur de surcoût » et « l’enchevêtrement des compétences est un facteur de déresponsabilisation ». Pour mener à bien le moindre projet, il faut souvent obtenir de l’argent à la fois d’une municipalité, d’un département, d’une région et de l’Etat. En conséquence, les élus s’efforcent d’être présents partout.

Au fond, la décentralisation française est inachevée. Entre les 36 500 communes, les 101 départements, les 22 régions et l’Etat, le désordre est tel, le flou si savamment orchestré que l’imbroglio est total. C’est à se demander si quelques centralisateurs machiavéliques n’ont pas sciemment organisé la pagaille pour que les financements soient « croisés » et qu’ainsi l’Etat reste maître du jeu. Les citoyens usagers seraient mieux servis si l’enchevêtrement administratif qui oppose la grande ville aux petites, la ville à la campagne, la région au département, prenait fin. Encore faudrait-il y parvenir sans drame ce qui n’est pas facile. Pierre Richard en a conscience et, pour aller sans encombre dans la bonne direction, propose des réponses partielles et pragmatiques.

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