Chine : après Westinghouse viendra Areva

061219-Areva.jpgLa commande chinoise de 4 réacteurs APWR 1000 à Westinghouse ne constitue pas, à mes yeux, un échec technique et/ou commercial pour Areva. La décision, essentiellement politique, doit être vue dans le contexte d’un marchandage sino-américain dont nous ne connaissons pas les arcanes.

Comment expliquer autrement le choix d’un type de réacteur de conception ancienne (plus de 10 ans), dont la puissance est limitée à 1000 MWe pour des raisons techniques et qui n’a jamais été commandé ni réalisé par qui que ce soit ?

Les très grands besoins en énergie de la Chine, associés à la relative difficulté de trouver des sites de préférence côtiers ou sur les grands fleuves, militent pour installer sur chaque site la puissance la plus élevée possible. Avec ses 1 600 MW par tranche, l’EPR est le mieux adapté aux besoins chinois.

Les difficultés rencontrées actuellement par Areva en Finlande pour la construction du premier EPR n’ont, à mon avis, joué aucun rôle dans la décision chinoise. Au contraire, il est préférable et rassurant de construire sur les traces d’une première réalisation qui règle pas à pas les problèmes inhérents à un premier de série.

Et je ne crois pas davantage à une sorte de rétorsion exercée par les Chinois à l’égard d’Areva qui n’a pas accepté de mettre la technologie de l’EPR à leur totale dispositon. Aucune société au monde ne donne gratuitement sa technologie la plus récente et je pense qu’Areva à eu raison d’agir de la sorte. Ceci d’autant plus que les Chinois peuvent disposer librement de la technologie des réacteurs de 1000 MWe que nous leur avons vendu à Daya-Bay et Ling-Ao.

Au total, je serais surpris que les Chinois ne lancent pas à Areva une corde de rappel à une échéance plus ou moins rapprochée. Ils sont trop avisés pour se priver d’un concept aussi moderne et avancé que l’est l’EPR et répondant aussi bien à leurs besoins.

J.-C. Leny, Ancien Président de Framatome

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Commentaires

@ JC Leny :

Connaissez-vous le niveau des prix en jeu et la monnaie de règlement ?

L'écart est important, pour les Chinois, entre Dollar et Euro. Leur monnaie n'est pas convertible (en attendant qu'ils affichent officiellement leur préférence "stratégique" pour l'Euro face au Dollar....).

A Jean Claude Leny :

Votre analyse est on ne peut plus compétente. Mais avec les chinois, on n'est jamais sûr d'avoir compris tout ce qu'ils pensent.

Une chose est en effet difficile à expliquer : avec le contrat Westinghouse/Toshiba de 4 APWR, les Chinois vont payer une nouvelle fois au prix fort l'acquisition d'un bien à technologie avancée, alors qu'ils cherchent depuis 20 ans à faire leurs centrales nucléaires eux mêmes.
Ils ont déjà essayé de transférer cette technologie chez eux avec plusieurs partenaires, dont Framatome.

Ils sont évidemment très désireux de réaliser leurs investissements techniques eux mêmes, comme on l'a vu par exemple avec leur TGV ; ça évite des sorties énormes de devises, et ça donne du travail à leurs entreprises.

Pourquoi donc n'y arrivent ils pas dans le nucléaire civil ? la réponse n'est certainement pas simple.
J'espère comme vous que les liens ne sont pas rompus avec Areva. Je doute cependant que le Chinois recherchent absolument, comme vous le pensez, à acquérir la technologie la plus avancée.
Les chinois ont annoncé qu'ils reviendraient sous peu voir Areva pour "faire le point". Wait and see...

Très cordialement
(Pour les lecteurs s'intéressant à cette question , il est utile de rappeler que Jean Claude Leny fut le patron de Framatome pendant plus de vingt ans).

Tout d'abord j'adresse mes respectueuses salutations à Mr LENY.
J'apporte de modestes commentaires en complément à ceux qui sont en références, au sujet de cette commande obtenue par Westinghouse au détriment de AREVA.
J'ai participé aux montages de Daya Bay et Ling Ao. Bien que les produits étaient du même type acheté par EDF en France et par d'autres clients à l'export, des difficultés extraordinaires ont été surmontées pour arriver à un résultat final en tous points conformes aux règles et codes applicables.
Ne doutons pas une seconde sur de plus grandes difficultés encore à surmonter par notre heureux concurrent pour la réalisation de cette très grosse affaire pourquoi : je met en premier la barrière culturelle et philosophique, en second la mise en œuvre d'une industrie aussi contraignante et sensible que celle du nucléaire, enfin la mobilisation des compétences en nombre suffisant pour réaliser les travaux de montage et de mise en route de ces centrales.
Tout en restant très humble (mes expériences chinoises me l'ont appris) je reste persuadé que nous avons une longueur d'avance.
Tout en restant tout aussi humble je pense également que les difficultés actuelles de l'EPR sont du même ordre que les trois arguments pré-cités au sujet de la commande obtenue par Westinghouse.

@ Gilles Mas : Non, je ne connais pas le niveau des prix. C’est une donnée confidentielle. De plus, ces offres sont très complexes et le prix lui-même doit être apprécié à la lumière du contrat dans son ensemble.
Framatome vendait toujours en FF. Je suppose qu’Areva utilise l’Euro.

@ Philippe Tixier : Même si Westinghouse a proposé son APWR à un prix très intéressant, le coût d’installation d’une technologie nouvelle est très élevé. Il faut se souvenir que la raison principale pour laquelle la France, en 1974/75 a choisi de se concentrer sur une seule filière, le PWR, au détriment du BWR, est que ni EDF, ni le BCCN, ni l’Autorité de sûreté ne pensaient avoir les moyens nécessaires pour suivre dans de bonnes conditions deux filières simultanément.
Du côté industriel, il fallait également des ingénieries et des usines lourdes spécialisées.

Les Chinois savent tout cela, nous le leur avons expliqué. Mais ils n’ont jamais pu résister au démon de la dispersion. A côté de notre filière Daya-Bay, ils ont développé leur propre filière à Quinshan, à base d’infos d’origine pakistanaise pour le 300 MWe et d’un contrat d’assistance avec nous pour le 1000.

Ils ont également ouvert la filière canadienne à eau lourde. Et maintenant ils s’intéressent également à la haute température.

Le choix de l’APWR de W est dans la continuité de cette dispersion. Cela ne me paraît pas s’expliquer par le souci d’établir une concurrence. Nous savons d’expérience que les Chinois peuvent obtenir de très bons prix sans cela.

Je vois plutôt la raison dans des rivalités entre équipes, organisations ou Ministères. Et probablement aussi dans le désir, politique cette fois ci, de nouer des relations techniques avec différents pays.

Pour en revenir à l’EPR, au delà du caractère avancé de ce réacteur, ce qui, à mon avis, attirera les Chinois, c’est la forte puissance unitaire qui présente un intérêt réel pour un consommateur d’énergie tel que la Chine.

@ Henri-Paul Pardon : Daya-Bay et Ling-Ao étaient des répliques de centrales construites en France. Et vous rappellez, à juste titre, les difficultés qu’il a fallu surmonter dans de multiples domaines pour les réaliser en Chine.

Dans le cas de l’APWR, il n’existe aucun modèle construit auquel se raccrocher. Et la comparaison avec les difficultés rencontrées à Olkiluoto est pertinente. On peut admettre qu’il fallait prendre le pari en Finlande pour lancer l’EPR. On ne voit pas aussi bien pourquoi les Chinois prennent un pari similaire sur un réacteur qui n’est pas le leur.

Toutefois, souhaitons leur bonne chance !

@ Monsieur Jean-Claude Leny

J'ai commis un petit billet sur le blog des Echos-Intelligence Economique que je reprends ci-après.
J'aurais grand plaisir à avoir votre analyse en écho.

GM
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Chine : après Westinghouse viendra Areva

Le problème des Occidentaux vis à vis de la Chine est qu’ils n’ont pas la même notion de l’efficacité !

C’était d’ailleurs l’objet d’une brillante intervention du philosophe, spécialiste de la culture chinoise, François Jullien, le 24 novembre dernier aux secondes Rencontres Annuelles du Club des pilotes de processus.
Que signifie l’efficacité pour la Chine dans une telle situation ? Sans doute obtenir, chaque fois que cela lui est possible, pour un prix le moins élevé possible le maximum de technologie avancée et de savoir-faire...

Que signifie l’efficacité pour les Occidentaux dans une telle situation ?
Sans doute obtenir une vente au meilleur prix possible et cela, le plus rapidement possible...

François Jullien nous aura appris que les Chinois ne forcent pas les choses mais qu’ils attendent que le "potentiel de situation" leur soit favorable pour saisir l’opportunité par les cheveux et s’insérer dans le cours naturel des choses...

Or, quel est sans doute ce cours naturel des choses ?

Les vendeurs de technologie de haut niveau ont besoin de clients encore plus que les clients ont besoin de leurs technologies sophistiquées sur un horizon de temps court. La Chine globalement gère le temps long de manière stratégique.

Or, la Chine est un grand marché dont les besoins sont énormes du fait du retard économique de l’ensemble du territoire et cela pour de nombreuses années.

La Chine a appris et sait que, dans le monde de la concurrence vraie, le client est roi et qu’il suffit d’attendre pour que les conditions demandées par tout vendeur s’assouplissent...

C’est dommage pour le vendeur mais c’est comme ça, sauf à réglementer.

En matière de commerce on peut être d’autant plus exigeant que l’on n’a pas un impérieux besoin de vendre : c’est la "loi du marché".

Tous les Occidentaux, Europe et Amérique, se battent entre eux pour pouvoir faire entrer dans leurs caisses les dollars chinois acquis à la pelle au travers des ventes chinoises à bas prix en Occident dont la production est financée en Chine par une monnaie inconvertible dont seul l’état chinois peut décider de la fabrication !

L’Europe a moins besoin de dollars pour ses importations que l’Amérique pour éponger ses déficits colossaux...

Donc, l’Amérique cède et l’Europe résiste !

La Chine compte les points... et attend que la "vieille Europe" soit prête à lui offrir pour un vil prix ses plus beaux bijoux de famille ! En quelle que sorte, que la " situation " présente pour la Chine un potentiel intéressant à exploiter facilement...

Il existerait peut-être une solution ?

Que l’euro devienne la monnaie officielle des échanges internationaux avec la Chine et que leur monnaie devienne convertible... en euro ?

GM

@ Gilles Mas : Je pense que votre propos s'adresse plus au monde politique qu'au monde des affaires. Et plus encore qu'au monde politique occidental en général, c'est au monde politique français que cela s'adresse.
Je crois que les choses se passent plus simplement.

La négociation d’un grand contrat coûte très cher et plus elle est longue plus elle coûte. Pour un vendeur, occidental ou non, la conclusion d’une vente à un prix correct et dans des délais brefs est donc la situation idéale mais ce cas de figure est extrèmement rare, en Chine comme ailleurs.

Pour l’acheteur, les choses sont différentes. Il doit faire un choix entre plusieurs propositions en tenant compte de ses impératifs et contraintes auxquelles s’ajoutent des hésitations et des interférences internes, politiques notamment, et aussi des divergences entre équipes techniques dépendant d’organisations différentes.

Souvent, lorsqu’il y a plusieurs vendeurs, l’acheteur procède à une présélection pour établir une liste courte (short list). La négociation se noue avec le premier de la liste, le suivant n’étant appelé qu’en cas d’échec avec le premier. Ce schéma est d’usage partout dans le monde.

Les Chinois ne diffèrent pas des autres mais la taille du pays, sa complexité, la difficulté que l’on a à en comprendre les méandres rendent au vendeur l’action plus difficile qu’ailleurs.
Mais au bout d’un temps plus ou moins long, un équilibre finit par s’établir et on aboutit à un accord acceptable pour les parties. Il résulte de ce constat que le vendeur doit savoir prendre son temps. Vouloir gagner vite se paye en général cher et, dans ce domaine, les Chinois savent flairer la situation et l’exploiter.

Mais les vendeurs expérimentés le savent également et ne tombent pas dans ce piège.
Il y a une exception, plus française qu’occidentale d’ailleurs, due à l’intervention des politiques.Plus elle s’effectue avec des personnages de niveau élevé dont l’agenda est peu flexible et déterminé longtemps à l’avance, plus elle peut être perturbante pour le vendeur, surtout si elle s’accompagne d’une sorte d’obligation de succès au moment prédéterminé.
Les Chinois savent utiliser une telle conjoncture avec habileté, dans leur intérêt, naturellement.

Ces réflexions sont celles d’un français ordinaire au contact du quotidien ordinaire des chinois, par obligations professionnelles ou autres. Bien entendu cette réflexion n’engage que moi.

J’ai commencé par ne rien comprendre, ensuite mes certitudes se sont diluées dans un quotidien où toutes les situations les plus arrêtées s’évanouissaient sans raison apparente, pour finalement évoluer de façon imprévisible. Après sept années passées là-bas et des voyages aller retour, je suis toujours aussi étonné, pour finalement n’être certain de rien. L’histoire Chinoise m’a initiée sur des réalités dramatiques, mais aussi que la civilisation la plus ancienne du globe continue à marcher quoi qu’il arrive

Notre notion «d’efficacité » n’a pas de sens là-bas, le paramètre temps est plus approprié, la prise en compte de problème les uns après les autres vaut mieux que plusieurs en même temps : le mode de fonctionnement chinois qui conduit à une prise de décision est toujours collectif au sens large, avec des influences multiples qui nous échappent dans la majeure partie des cas, jamais individuelle comme en occident où au final le chef tranche de part sa position hiérarchique établie et reconnue.
Quand la décision est prise, il est impossible de revenir en arrière qu’elle qu’en soit les conséquences, là intervient la notion de « face » que les occidentaux ne comprennent pas. Pour faire évoluer ou justifier la décision prise collectivement « sans perdre la face » tous les artifices que permet la mécanique cérébrale sont déployés pour arriver à des situations acceptables, dans certains cas aberrantes, voire dramatiques, l’histoire de la Chine le démontre.

La pratique du « guanxi » à comparer à la fable du renard et du corbeau, parfaitement maitrisée par les Chinois nous fera succomber si nous n'y prenons garde, comme le corbeau quand il lâche le fromage. Il est donc nécessaire de connaitre à l’avance le négociable et le non négociable, la notion d’efficacité n’a pas encore de sens.

L’échelle des valeurs, des grandeurs, ou de prix comme nous l’entendons n’a pas d’équivalence au sens Chinois, tout est à la hauteur de la perception qu’ils se font de leurs interlocuteurs, de la réputation de la compagnie ou d’état…… et bien entendu et surtout de leurs intérêts. La notion de bonne affaire que nous voulons obtenir généralement c'est-à-dire partager un bénéfice n’a aucun sens pour un Chinois. Un des paradoxes est qu’ils fonctionnent collectivement mais qu’individuellement ils n’attachent aucune importance à tout ce qui dépasse la surface de leurs chaussures !!

Le passé est imprévisible, l’avenir une certitude, seul les menteurs connaissent la vérité, ces visions du temps qui passe et à venir, l’interprétation d’une situation vécue sont incompréhensibles pour nos esprits cartésiens, limpides pour un Chinois, ce que nous pouvons interpréter comme une trahison ou une imposture majeure n’est qu’un changement de situation pour un Chinois rien de plus.

Attention, ce que nous interprétons comme retard économique est tous les jours de moins en moins vrai, la formidable machine Chinoise est en route, intraitable, avec une soif de revanche sur l’occident que nous ne soupçonnons pas, aveuglés que nous sommes par des certitudes nombrilistes. Aussi par l’ignorance d’une période historique honteuse, France et Royaume Unis ont martyrisés la Chine dans son âme et dans sa chair au 19è et début 20è siècle, nous le savons à peine.

La violence de leur révolution économique en cours trouve son équivalence dans les autres révolutions Chinoises antérieures, communiste, grand bon en avant, culturelle, etc…

La Chine produira des biens irrationnels demain, elle sortira donc de la dépendance d’intelligence « artificielle » dans laquelle elle se trouvait hier. Par le nombre de Chinois en voyage d’études ou d’affaire au travers le monde, l’acquisition de « données » est en marche continue, ils sont plus nombreux hors de Chine que de Français sur notre sol !!! déjà en 1919 arrivaient au Creusot dans les usines Schneider des « étudiants ouvriers » qui seront pour une partie d’entre eux d’illustres dirigeants plus tard plus ou moins heureux, DENG XIAO PING, LI LISAN, CHEN YI, LIU SHIAO QI etc…. Aujourd’hui les membres permanents du bureau politique du PCC c'est-à-dire président de la république, premier ministre etc… sont tous de ingénieurs diplômés encore issus du système, demain nous pouvons imaginer qu’ils viendront des plus grandes universités extra territoriales !!!!!!!!

Prenons conscience de notre dimension et de nos capacités. Les Chinois ont bien compris que nous n’avions pas forcément les capacités de nos ambitions, nous les intéressons donc de moins en moins, ils se tournent vers les puissances économiques à leurs dimensions en priorité, géopolitique, économiques et énergétique.

Avec l’augmentation du niveau de vie en Chine, l’aspiration de la totalité des ressources de la planète est le scénario prévisible pour après demain.
En pensant que nous ne cédons rien, nous nous trompons ils ne veulent pas, pas comme cela, ou pas tout de suite, c’est très différent, la Chine est très riche par son peuple, par le financement de la dette Américaine au travers de l’achat massif de ces bons du trésor, par le plus gros stock de devises étrangères au monde, par la diaspora qui réinvestit sur la » terre des ancêtres »

La capacité d’auto alimentation de son économie au travers du grand nombre de consommateurs, des grands travaux d’infrastructures en tout genre ou ils ont besoin que d’eux même, la volonté de faire et de vendre tout y compris l’imaginable font que derrière chaque Chinois il y a un commerçant près à faire de l’argent à tout prix.

La guerre économique entre deux super puissances est en marche depuis………….l’une avec l’efficacité de ces moyens technologiques, l’autre avec la certitude d’être au centre de l’univers. La monnaie ne changera rien, en Chine tout est possible y compris le pire. La complexité de fonctionnement de la société Chinoise nous échappe, et nos jugements superficiels répondent plus au besoin de nous justifier à fin de nous rassurer.

Je retiens aussi et surtout que la société Chinoise supporte difficilement « les diables d’étrangers » sur son sol, mais avait encore plus de mal à s’en passer pour la aussi des raisons obscures de « face » partage et dilution de responsabilité en cas d’échec, mais que le succès ne se partage pas la fibre nationaliste et la certitude de supériorité Chinoise l’emporte toujours. Après nous trouverons cent milles raisons de douter de la puissance Chinoise qui est en marche ….et de son efficacité.

Notre salut passe par notre capacité à nous adapter à tout ……y compris au pire peut être.
HPP

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