Alstom : La solution Lauvergeon

Lauvergeon-SigfoxNon, il ne s’agit pas de nommer l’ancienne patronne d’Areva à la tête du groupe français en voie de démantèlement au profit de Général Electric ou de Siemens. Je voudrais simplement noter une coïncidence symbolique. Anne Lauvergeon, l’ancienne grande patronne, peut-être en mal de grande nomination, va prendre la présidence du conseil d’administration d’une start-up toulousaine, Sigfox, qui a de grandes ambitions dans l’internet des objets.

Cette annonce a été faite, fin avril, alors même que le monde politique français, président en tête, était au chevet d’Alstom.

Après Péchiney, Usinor, Peugeot, Lafarge on regarde avec perplexité et amertume un nouveau poids lourd de l’industrie française devenir… autre chose qu’un groupe français. Manque de dimension mondiale, manque de compétitivité, manque d’actionnaires français suffisamment riches et patients, endettement du pays, Etat en tête, qui rend l’appel aux capitaux étrangers quasi obligatoire, on a du mal à trier avec certitude dans toutes ces raisons. Mais il est difficile de ne pas noter l’effet de série.

Le modèle ne fonctionne plus ou en tout cas ne semble plus être un modèle d’avenir. Que l’Etat intervienne pour tenter de négocier sur les activités “stratégiques” d’Alstom et surtout sur l’emploi, c’est légitime et indispensable. Qu’il donne au moins des gages de bonne volonté par rapport à une solution Siemens, européenne et surtout franco-allemande, c’est habile.

Mais à long terme il faut surtout souhaiter bon vent à Sigfox et aux autres Sigfox français et consacrer autant d’énergie politique aux moyens d’en faire grandir une proportion raisonnable en France pour qu’ils deviennent les grands groupes de demain.

Article associé : Le financement de l'innovation en question

Share

Ajouter un commentaire